COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE
D’HHORAGES-FRANCE TENUE LE 7 MARS 2009 A
PARIS
Le matin
Mme
Denise Hemmerdinger, Présidente accueille les participants et les remercie de
leur présence.
L’Assemblée
Générale peut se tenir grâce aux pouvoirs adressés qui se sont ajoutés au
nombre des présents.
D.
Hemmerdinger donne la parole à Geneviève Alchourroun Vice-présidente qui
ouvre la session en rendant hommage à
Henri Pézerat, toxicochimiste renommé, qui vient de décéder le 16 février 2009
à l’âge de 80 ans. Elle fait lecture de la lettre que le bureau a adressée à sa
famille pour lui présenter, au nom de l’association, ses condoléances. Elle y rappelle la contribution importante qu’il a
apportée à l’association Hhorages encore naissante. Henri Pézerat fut un
lanceur d’alerte, l’un des premiers à dénoncer tout particulièrement les effets
cancérigènes de l’amiante.
Le Docteur Marie-Odile Gobillard-Soyer présente ensuite son rapport scientifique ;
Il est disponible en 2 versions sur ce site :
- Version complète sous Power Point
- Version pdf (sans les graphiques et les renvois)
Le Docteur Oussama Kebir,
membre de l'équipe INSERM dirigée par le Professeur Marie-Odile KREBS, rappelle, dans son exposé, le protocole de recherches qui a été
engagé dans le cadre du projet PICRI et pour lequel la Région Ile de France a apporté
une subvention totale de 150 000 euros (50 000 Euros sur 3 ans). 400 000 euros supplémentaires ont été
également alloués dans le cadre de ces recherches par l’ANR (Agence Nationale
pour la Recherche).
Les
recherches avancent. Le champ d’investigation se limite pour le moment au
Distilbène et à l’Ethinyl oestradiol. Les autres hormones artificielles telles
que la progestérone ne font pas pour le
moment partie du champ de cette
recherche. A l'initiative de notre association, déjà 33 familles dites
informatives ont subi une batterie de tests et d’analyses. Dans ces familles, les enfants aînés non exposés in utero, nés avant la 1ère
imprégnation de la mère, ne sont pas atteints, alors que les enfants
cadets imprégnés le sont. Trois types de profils sont au centre de la
recherche:
-
Les « trios » composés du père, de la mère et de la fratrie
(enfants exposés et non exposés),
-
les « couples » mère-enfants,
-
et enfin, dans la même fratrie, les
enfants exposés et les enfants non exposés.
Le
Docteur Kebir ne peut fournir, à ce stade des recherches, aucun résultat (au
plan moléculaire), d’autant que l’ambition est de pouvoir étudier une centaine
de familles.
Un service de recherches à l’hôpital spécialisé de Rennes en relation avec le CERC de Paris, qu’il faut d’abord appeler, pourra désormais accueillir les familles de Bretagne et celles du Grand Ouest.
Au
cours de la discussion qui s’est engagée avec l’auditoire le Docteur
Marie-Odile Gobillard-Soyer attire l’attention sur l’étude E3N qui a conclu à
l’absence de lien de causalité entre DES et
troubles psychiatriques. Dans cette étude Mme le Professeur Verdoux cite
le Dr Titus-Ernstoff, chercheuse américaine
qui dans une cohorte d’enfants
DES devenus adultes démontre des atteintes au niveau de l’identité
sexuelle : elle conclut en disant
ne pas avoir constaté d’atteintes psychiatriques dans cette population. Jointe par Mme Marie-Odile
Gobillard-Soyer , le Dr
Titus-Ernstoff a répondu par écrit qu’effectivement les malades atteints de
troubles psychiatriques n’étaient probablement pas en mesure de répondre au
questionnaire proposé.
Le
repas au self-service du FIAP a permis
aux familles de se rencontrer.
Geneviève
Alchourroun présente le rapport
moral de l’association rappelant les
événements marquants de l’année écoulée.
Le recueil des témoignages a
continué, portant à ce jour à 1120 le nombre de témoignages pour plus de 2000 cas d’enfants
atteints de troubles psychiques, avec mise à jour de leur dossier demandée par
certaines familles.
organisé
par l’Inserm dans le cadre de sa « Mission Inserm Associations ».
Le
Professeur Bernard Jegou, Président du Conseil Scientifique de l’Inserm est
intervenu sur « les perturbateurs endocriniens ». Nous
l’avons rencontré pour lui remettre toutes les questions envoyées par plusieurs
de nos adhérents que nous remercions pour leur participation active (Hhorages
est l’Association qui a posé le plus de questions). Il a répondu seulement à quelques unes des questions
posées. Nous avons rédigé un CR de cette intervention que nous tenons à la
disposition des demandeurs.
Notre présence au Colloque de l’Environnement du 25 Novembre 08 sur « Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant »
Les organisateurs en
étaient le Professeur Alfred Spira, Directeur de la Santé publique et le
Professeur Bernard Jégou déjà cité. Nous avons de nouveau rencontré ce dernier
pour lui rappeler la situation alarmante de familles dans lesquelles les mères
ont pris des hormones artificielles à l’occasion des grossesses, et que
malheureusement ces situations pourraient se reproduire avec des produits
toxiques de l’environnement identifiés comme perturbateurs endocriniens.
Notre présence en octobre dernier au festival international du film scientifique
Nous avons assisté à la
projection du film «Mâles en péril » dans lequel l’affaire du
Distilbène est évoquée. Cela a été pour nous l’occasion de rencontrer un des
médecins du CECOS de l’hôpital Cochin à Paris qui nous a confirmé le risque
trans-générationnel des effets du Distilbène déjà bien connu chez les animaux
ainsi que ses effets sur le développement du système nerveux. Ce film a été
diffusé le 25 novembre sur «ARTE ».
Notre intervention répétée auprès des familles connues d’Hhorages pour les encourager à participer au protocole de Recherche au CERC de la rue Cabanis à Paris, dans le cadre des projets PICRI et notre partenariat avec cette équipe.
La présence du Docteur Marie-Odile Gobillard-Soyer et de Mme Geneviève Alchourroun au Conseil scientifique de Hhorages le 19 décembre 2008 à l’Hôpital Spécialisé Léon-Jean Grégory de Thuir, près de Perpignan.
L’équipe du CERC de
Paris représentée par le Professeur M.O.
Krebs, le Dr O. Kébir et celle du Laboratoire d’Endocrinologie Pédiatrique de l’Hôpital
Lapeyronie de Montpellier représentée par le Professeur Charles Sultan,
auxquelles s’étaient joints le Professeur Jean Caston, Neuro-Physiologiste et
le Dr André Picot, toxicochimiste, ont pu faire connaissance et échanger sur
leurs travaux respectifs, engagés grâce aux témoignages spontanés recueillis
par Hhorages et synthétisés par M.O.Gobillard-Soyer .
Nous avons été
particulièrement sensibles à la qualité
de l’accueil du Dr Alezrah, Psychiatre, chef de service à l’hôpital de Thuir,
membre également du Conseil Scientifique
mais aussi à la bonne organisation de ce 2ème Conseil, travail méthodique et persévérant de M.O.
Gobillard-Soyer.
Mme Gobillard-Soyer et
Mme Alchourroun sont intervenues sur l’histoire de la création d’Hhorages et de
ses objectifs en rappelant le rôle important joué par ce père de famille de
Caen, ingénieur agronome, dont les trois enfants exposés in utero aux hormones artificielles souffrent de troubles graves.
L’intuition de ce père (décédé en 2000), ses recherches bibliographiques
poursuivies par Mme Hemmerdinger ont permis d’engager les recherches menées
aujourd’hui.
Une demande importante du Professeur Sultan a été que le protocole de recherche mis en
place au CERC de Ste Anne puisse être ouvert à la participation des familles du
Réseau DES France. Nous nous en occupons.
Sa conclusion de la journée a été qu’actuellement la
Médecine commençait à prendre conscience, que des maladies de l’âge adulte
pouvaient avoir leur origine dans la période fœtale.
Les rencontres avec nos Avocats
dont Mme G. Achourroun excuse l’absence due à leur présence à Toulouse pour le Procès AZF.
Notre Présence au procès en appel d’un fils DES, aux Assises d’Amiens en février 09
Six d’entre nous étaient
présents. (Voir plus loin nos impressions).
La participation de 4 membres du Bureau d’Hhorages à la formation proposée par l’Inserm sur les tests génétiques.
Notre participation régulière au Groupe des Correspondants Recherche de l’UNAFAM que nous tenons informé des actions menées par Hhorages.
Notre souci de la relation avec des Associations dont les objectifs sont proches des nôtres
en particulier le lien
qu’entretient Mme Denise Hemmerdinger au
nom d’Hhorages, avec le CRIIGEN, présidé
par Corinne Lepage et dirigé par le
Professeur Gilles Eric Séralini de l’Université de Caen auprès de qui a
travaillé de 1996 à 2000 Monsieur
A ., ingénieur agronome de Caen (initiateur de toutes nos
recherches.) Elle est membre de leur
Conseil d’Administration. La conférence à Caen de Mme Hemmerdinger Présidente
d’HHorages sur l’histoire des hormones artificielles a été très appréciée par
cette équipe qui gère plus particulièrement le problème des OGM mais
s’intéresse aussi aux perturbateurs endocriniens (voir le site du
Criigen : www.criigen.org ).
Mme G. Alchourroun
invite maintenant HHorages à se joindre au RESEAU ENVIRONNEMENT SANTE
(RES) initié et présidé par le Docteur André
Cicolella, toxicochimiste.
Arrivée
inopinée d’André Cicolella qui s’excuse de son retard. Il explique les raisons
de la création de ce réseau. Du début du XX e siècle à nos jours on est passé
des épidémies de maladies infectieuses à des épidémies de maladies de type
chronique (maladies respiratoires, cardiovasculaires, cancers) qui n’en sont pas moins mortelles. La
prolifération de ces maladies est due à des causes environnementales, c’est la
raison pour laquelle notre association a toute sa place dans le RES. Les
hormones artificielles font, en effet, partie des causes environnementales de
maladies.
La
première campagne que vient de lancer ce réseau concerne le bisphénol A,
molécule employée dans la fabrication de certains plastiques et notamment dans les biberons, ce
qui a conduit le Canada à en interdire la diffusion et la fabrication. Cette
molécule, considérée par les scientifiques comme un perturbateur endocrinien,
est impliquée dans le cancer du sein, des testicules, le diabète,
l’hyperactivité, l’obésité et l’infertilité.
La
prochaine étape consistera à sortir sur la place publique le dossier
« Aspartam », succédané du sucre consommé par 200 Millions de
personnes dans le monde et susceptible
de causer des cancers.
Il
s’agit donc, de faire jouer le principe de précaution inscrit dans la
Constitution depuis 2005, car notre environnement, c’est aussi notre
santé !
La
constitution d’un réseau permet de donner un impact et une résonance beaucoup
plus grands à nos actions ainsi que de mutualiser les expériences de chacun.
André
Cicolella nous fait part également de nouveaux concepts dans la recherche
scientifique. Par exemple, « l’expologie »,
science nouvelle qui s’intéresse aux
périodes sensibles au cours desquelles le sujet exposé à certaines substances
se trouve plus particulièrement
vulnérable. Un problème embryonnaire peut se révéler bien des années plus tard
alors que le sujet est devenu adulte(voir la conclusion du Professeur Sultan).
Une approche seulement épidémiologique des maladies peut nous amener à des
conséquences dramatiques car les dégâts ne seront constatés que 50 ou 60 ans
plus tard !
L’Assemblée adopte à
l’unanimité à main levée la proposition d’adhérer au réseau RES. Voir le site : www.reseau-environnement-sante.fr
Le procès d’un fils
Distilbène qui vient de se dérouler, au cours du mois de
février, à Amiens en appel a été évoqué
dans le rapport moral. L’association a fait ce qu’elle a pu pour le
défendre. Mais celui-ci a refusé l’aide que pouvaient lui apporter nos avocats
(ce refus pouvant être une conséquence de sa pathologie).
Toutefois,
Geneviève Alchourroun a témoigné à la barre indiquant que le prévenu
était lui aussi victime des effets délétères des hormones artificielles prises par la mère avant et durant la
grossesse. Un document retraçant l’histoire d’Hhorages et ses objectifs avait
été adressé au greffe du tribunal pour être remis à Mme la Présidente des
Assises d’Amiens pour cette session.
Mais son avocat commis d’office n’a pas voulu suivre la piste Distilbène
et autres hormones artificielles comme
moyen de défense, utilisant l’étude E3N
publiée par le Professeur H.Verdoux et collaborateurs en 2007, contredisant les propos de Geneviève
Alchourroun. La peine prononcée en première instance, soit 20 ans de
prison, dont 13 incompressibles, a été confirmée par la Cour d’Appel. Le
Tribunal n’a pas reconnu les problèmes psychiques dont souffre M C. et les soins dont il
devrait relever. Seul l’aspect sécuritaire a été retenu. L’association par la présence de 6 de ses
membres a fait de son mieux pour soutenir la famille dans cette cruelle
épreuve.
Mme France Blanchet candidate au Conseil d’Administration remplacera M. Marcel Petrasch démissionnaire.
Le rapport moral est
approuvé à l’unanimité par l’Assemblée générale ainsi que le rapport financier
présenté par Mme Mauricette Puillandre trésorière remis aux présents et que
nous mettons à la disposition des demandeurs. L’Assemblée Générale a aussi
voté la cotisation annuelle
portée à 35 euros à partir de 2010.
M Alexandre Imbert, président de l’AAAVAM, intervient également pour faire connaître l’objet de son association :
L’Association
d’Aide Aux Victimes des Accidents des Médicaments (A.A.A.V.A.M) a été fondée en
1992, suite au nombre de suicides de plus en plus élevés en France, imputables
à des tranquillisants et à des somnifères. L’ A.A.A.V.A.M. lutte contre les
abus de consommation de médicaments et pour un meilleur avertissement des
malades sur les effets néfastes de certains médicaments.
L’association
dénonce tout particulièrement les benzodiazépines soupçonnés de provoquer
« le passage à l’acte » chez de nombreux patients.
Quant aux actions d’Hhorages, nous sommes persuadés qu’elles permettront à la vérité de sortir du puits où on essaie encore de la noyer. Ce fut le cas pour d’autres affaires, celle de l’amiante par exemple.
La
séance est levée à 17 heures.
Le Bureau de Hhorages-France